Centrafrique : la vie de Catherine Samba-Panza en danger ?

La guerre de communication politique gagne malencontreusement du terrain dans le milieu médiatique centrafricain. Un article, qualifié « d’ineptie » et jugé « irrévérencieux », publié par un site virtuel d’informations naissant, a alerté hier l’opinion nationale et internationale sur un complot de haut niveau visant à assassiner la Présidente Catherine Samba-Panza. Même si l’article a été aussitôt retiré du site web utilisé pour sa publication l’impact reste considérable.

Une information choque et époustouflante signalant « un coup d’Etat sanglant imminent à Bangui » dont la Cheffe de l’Etat de transition Catherine Samba-Panza serait la principale cible a alimenté les échanges sur Facebook et dans la capitale centrafricaine.

L’article a mentionné les noms des Chefs d’Etats africaines suivants : Jacob Zuma (Afrique du Sud) ; Joseph Kabila (RDC) ; Yoweri Museveni (Ouganda) ; José Edouardo Dos Santos ; Ali Bongo (Gabon) et Denis Sassou Nguesso de comploter avec les centrafricains Lévy Yakité, Bida Koyagbélé et Lin Banoukepa de soutenir un coup d’Etat pour replacer sur trône l’ancien Président François Bozizé, destituer par la Séléka le 24 mars 2013.

Contactés par Kangbi-ndara pour leur facile accessibilité, Lévy Yakité et Bida Koyagbélé ont respectivement qualifié l’article d’« ineptie » et de « publicité gratuite ». Ils affirment tous deux connaitre l’auteur de cet article même s’il est signé sous un pseudonyme congolais mais qu’ils brandissent la loi du silence « pour laisser parler le temps ».

Pour l’activiste centrafricain Henri Grothe, cet article rustique provient sans doute d’un des matadors de l’ancien Premier ministre et président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) Martin Ziguélé. « Si ce n'est une crainte d'un analyste socialo-ziguéliste, le doute me surprendrait sur mon lit de mort! », a-t-il publié dans Centrafrique info, la page Facebook qu’il anime.

Les avis d’un cadre politique du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), qui a requis l’anonymat, sur ce pamphlet catalyseur est peu révélateur : « Le site qui a divulgué cette information est crée par un ancien ministre de Communication du régime Séléka. Ce dernier serait entrain de mener une bataille de communication pour non seulement tromper l’opinion internationale à ne pas réintégrer les FACA au profit des bourreaux du peuple centrafricain mais d’attirer de nombreux lecteurs sur son site. Je n’ai pas les yeux partout mais je trouve l’article irrévérencieux avec les accusations portées sur plusieurs chefs d’Etats africains », juge cette personnalité politique.

L’article a été retiré ex-abrupto sur son site de propagation a constaté Kangbi-ndara.net ce matin.

En dépit de tout, l’information est prise très au sérieux par les autorités de Bangui nous affirme en « off » une source à la présidence de la République centrafricaine. Les dispositifs de sécurité ont bien avant été renforcés dans la capitale sur instruction du Conseiller en matière de Défense Jean-Jacques Demafouth révèle le même contact.